Retraite spirituelle : Vendredi Saint 29 mars 2024

Ubi Caritas et Amor, ubi Caritas Deus ibi est.

La Passion de notre Seigneur Jésus-Christ selon saint Marc (14, 43 – 46.53.66 – 72 ; 15, 1 – 5.20 – 37)

Jésus parlait encore quand Judas, l’un des Douze, arriva et avec lui une foule armée d’épées et de bâtons, envoyée par les grands prêtres, les scribes et les anciens. Or, celui qui le livrait leur avait donné un signe convenu : « Celui que j’embrasserai, c’est lui : arrêtez-le, et emmenez-le sous bonne garde. » À peine arrivé, Judas, s’approchant de Jésus, lui dit : « Rabbi ! » Et il l’embrassa. Les autres mirent la main sur lui et l’arrêtèrent. […]

 Ils emmenèrent Jésus chez le grand prêtre.  […] Comme Pierre était en bas, dans la cour, arrive une des jeunes servantes du grand prêtre. Elle voit Pierre qui se chauffe, le dévisage et lui dit : « Toi aussi, tu étais avec Jésus de Nazareth ! » Pierre le nia : « Je ne sais pas, je ne comprends pas de quoi tu parles. » Puis il sortit dans le vestibule, au dehors. Alors un coq chanta. La servante, ayant vu Pierre, se mit de nouveau à dire à ceux qui se trouvaient là : « Celui-ci est l’un d’entre eux ! » De nouveau, Pierre le niait. Peu après, ceux qui se trouvaient là lui disaient à leur tour : « Sûrement tu es l’un d’entre eux ! D’ailleurs, tu es Galiléen. » Alors il se mit à protester violemment et à jurer : « Je ne connais pas cet homme dont vous parlez. »  Et aussitôt, pour la seconde fois, un coq chanta. Alors Pierre se rappela cette parole que Jésus lui avait dite : « Avant que le coq chante deux fois, tu m’auras renié trois fois. » Et il fondit en larmes.

Dès le matin, les grands prêtres convoquèrent les anciens et les scribes, et tout le Conseil suprême. Puis, après avoir ligoté Jésus, ils l’emmenèrent et le livrèrent à Pilate. Celui-ci l’interrogea : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui le dis. »  Les grands prêtres multipliaient contre lui les accusations. Pilate lui demanda à nouveau : « Tu ne réponds rien ? Vois toutes les accusations qu’ils portent contre toi. »  Mais Jésus ne répondit plus rien, si bien que Pilate fut étonné.[…] Ils  emmènent [Jésus] pour le crucifier, et ils réquisitionnent, pour porter sa croix, un passant, Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus, qui revenait des champs. Et ils amènent Jésus au lieu-dit Golgotha, ce qui se traduit : Lieu-du-Crâne (ou Calvaire). Ils lui donnaient du vin aromatisé de myrrhe ; mais il n’en prit pas. Alors ils le crucifient, puis se partagent ses vêtements, en tirant au sort pour savoir la part de chacun. C’était la troisième heure (c’est-à-dire : neuf heures du matin) lorsqu’on le crucifia. L’inscription indiquant le motif de sa condamnation portait ces mots : « Le roi des Juifs ». Avec lui ils crucifient deux bandits, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche. Les passants l’injuriaient en hochant la tête : ils disaient : « Hé ! toi qui détruis le Sanctuaire et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, descends de la croix ! » De même, les grands prêtres se moquaient de lui avec les scribes, en disant entre eux : « Il en a sauvé d’autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! Qu’il descende maintenant de la croix, le Christ, le roi d’Israël ; alors nous verrons et nous croirons. » Même ceux qui étaient crucifiés avec lui l’insultaient. Quand arriva la sixième heure (c’est-à-dire : midi), l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure. Et à la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte : « Éloï, Éloï, lema sabactani ? », ce qui se traduit : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » L’ayant entendu, quelques-uns de ceux qui étaient là disaient : « Voilà qu’il appelle le prophète Élie ! » L’un d’eux courut tremper une éponge dans une boisson vinaigrée, il la mit au bout d’un roseau, et il lui donnait à boire, en disant : « Attendez ! Nous verrons bien si Élie vient le descendre de là ! »

Mais Jésus, poussant un grand cri, expira.

Quelques orientations pour le partage en groupes:

Jésus ne dit rien et se laisse arrêter ; plus tard, il ne répond pas non plus à Pilate. Comment interpréter ces silences ? Son attitude évoque-t-elle celle d’autres figures bibliques?

Le texte oppose la grande douceur de Jésus à la violence extrême de la foule, des grands  prêtres et des scribes, des soldats romains, des autres crucifiés … Quelle image pouvons-nous en retirer ?

Judas, puis Pierre et Pilate sont des acteurs importants de ce jour ; comment agit chacun d’entre eux ? Pouvons-nous les comprendre ?

Que représente cette obscurité qui se fit sur toute la terre pendant trois heures ?

Sur quels mots se termine le texte ?

Merci de préparer une intention de prière, une question, une attitude ou une parole du Christ que vous souhaitez transmettre au groupe.

Méditation 

Osons fixer notre regard sur cet homme qui meurt cloué sur une croix, nu, torturé, moqué, abusé, abandonné de tous, sur un terrain vague hors de la ville.

Ne détournons pas nos yeux trop rapidement.

Sa mort pointe du doigt nos manques de courage et d’engagements, nos silences et nos lâchetés, nos manques d’audace pour dénoncer l’intolérable, les injustices et le abus de nos sociétés.

Osons voir les nombreuses croix dressées autour de nous. Elles sont bien là, cruelles, destructrices, avilissantes.

Puisons dans nos forces intérieures pour fixer les atroces souffrances des crucifiés d’aujourd’hui et ne pas être complices afin que leur mort ne soit pas vaine.

Bernard Holzer, prêtre assomptionniste missionnaire aux Philippines.

C’est bien à cela que vous avez été appelés, car c’est pour vous que le Christ, lui aussi, a souffert ; il vous a laissé un modèle afin que vous suiviez ses traces. Lui n’a pas commis de péché ; dans sa bouche, on n’a pas trouvé de mensonge. Insulté, il ne rendait pas l’insulte, dans la souffrance, il ne menaçait pas, mais il s’abandonnait à Celui qui juge avec justice. Lui-même a porté nos péchés, dans son corps, sur le bois, afin que, morts à nos péchés, nous vivions pour la justice. Par ses blessures, nous sommes guéris. Car vous étiez errants comme des brebis ; mais à présent vous êtes retournés vers votre berger, le gardien de vos âmes.

1Pierre 2, 21-25